Bodhidharma
Dogen
Deshimaru
QU'EST-CE QUE LE ZEN ?
Dogen
Le zen remonte à l’expérience du Bouddha Shakyamuni en Inde au VIe siècle av. JC. qui réalisa l’éveil dans la posture de dhyana (en sanskrit, ce terme désigne la méditation, qui unit la concentration, dhyana et la sagesse, prajna). Cette expérience s’est depuis transmise de façon ininterrompue, de maître à disciple, formant ainsi la lignée du zen.
Après une implantation de près de mille ans en Inde, le moine Bodhidharma apporta cet enseignement en Chine, au VIe siècle après J.-C. et cette pratique s’appela chan en chinois, zen en japonais
Au XIIIe siècle, le moine japonais Dôgen, après un séjour en Chine, implanta au Japon cette pratique de méditation assise, qui s’appela dorénavant zazen. Fondateur de notre école bouddhiste zen Soto*, maître Dôgen est aussi considéré comme l'un des plus grands philosophes du bouddhisme. C'est donc l'une des branches du bouddhisme, de la tradition Mahayana.
Au XXe siècle, l’Occident commença à s’intéresser au zen dans son aspect philosophique. A la fin des années ‘60, c'est un maître japonais Taisen Deshimaru, qui apporta à l'Europe l’essence de cet enseignement, comme l'avait fait Bodhidharma en Chine, mille cinq cents ans auparavant.
Maître Deshimaru, qui l'introduisit donc en Europe en 1967, ne cessa d'enseigner pendant quinze ans que le zen, c'est seulement zazen. Il ne fit jamais une conférence sans montrer longuement la posture et inviter les auditeurs à pratiquer. Beaucoup l'ont suivi, sont devenus ses disciples et pratiquent quotidiennement zazen.
Bien que cette pratique vienne d'Orient, elle n'a rien d'exotique. Zazen vise directement le cœur de l'homme. Lorsque l'on fait zazen, il n'y a de notion ni d'Orient, ni d'Occident, ni d'intérieur, ni d'extérieur. Il y a seulement un corps et un esprit assis en zazen. A l'heure actuelle, beaucoup de gens vivent à la surface de leur existence, ballottés par les aléas de leur réalité dans un monde axé sur la poursuite incessante de nouvelles consommations pour affirmer son individualité.
Pratiquer zazen, c'est retrouver ses véritables racines, pénétrer la réalité de notre vraie vie de bouddha, d'être éveillé. C'est comme rentrer à la maison après avoir erré longtemps sur des terres étrangères. Celui qui pratique zazen devient intime avec lui-même, intime avec les autres pratiquants, intime avec tout l'univers. Intime, c'est-à-dire sans séparation, sans opposition, comme l'eau et le poisson, le ciel et l'oiseau, intime comme une mère avec son enfant.
* Soto (abréviation à partir des noms japonais de deux Maîtres chan chinois du IXe siècle, Sozan Honjaku et Tozan Ryokai)